27/11/2017
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Actualités

Le mouvement de la Deep Tech

Toutes les semaines, Bpifrance choisit un mot à mettre en avant – parce qu’il est dans l’air du temps, parce qu’il mérite une explication, et, plus encore, parce qu’il est pertinent pour vos affaires. Aujourd’hui, on s’intéresse à la « Deep Tech ».

Cette expression désigne les startups de la « Deep Tech » qui proposent des produits ou des services sur la base d’innovations de rupture. Leur ambition ? S’attaquer à la résolution des grands défis du XXIe siècle : une nouvelle technique pour lutter contre le cancer ou le changement climatique, par exemple. Et tous les domaines sont concernés.
L’intérêt pour les Deep Tech est mondial et la France peut compter sur l’excellence de sa recherche pour briller dans ce domaine.

 

OliKrom, le symbole du courant Deep Tech en France

Née des travaux de Jean-François Létard, ancien directeur de recherches au CNRS, menés au sein de l’Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux, OliKrom a développé des pigments capables de changer de couleur en fonction des modifications de leur environnement : changement de température, contraintes de pression, modification de la luminosité, présence d’un solvant ou d’un gaz…

Les applications ?  Repérer une pièce d’avion qui a trop chauffé ou qui a reçu un impact ou encore imaginer des murs dont la peinture change de couleur en fonction du moment de la journée…

Inventrice de revêtements « intelligents » qui changent de couleur en fonction de la température, de la pression ou de la lumière, OliKrom est une start-up atypique. Basée près de Bordeaux, elle est un excellent symbole du courant deep tech qui décolle en France et dans le monde.

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Dans une étude parue en avril dernier, le Boston Consulting Group et l’organisme Hello Tomorrow indiquent que le nombre de start-up appartenant au nouveau courant de la deep tech augmente très rapidement. Par deep tech on entend de véritables innovations de rupture.

Quelque 3 500 start-up issues de la recherche ont ainsi été recensées dans le monde entier par le fonds anglais Atomico en 2015, et le nombre de créations a quintuplé chaque année depuis 2011 de part et d’autre de l’Atlantique.

Basée à Pessac, près de Bordeaux, OliKrom fait partie de ces nouvelles venues. Née des travaux de Jean-François Létard, ancien directeur de recherches au CNRS, menés au sein de l’Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux, OliKrom a développé des pigments capables de changer de couleur en fonction des modifications de leur environnement : changement de température, contraintes de pression, modification de la luminosité, présence d’un solvant ou d’un gaz… Très résistants, programmables, ils proposent des changements de couleur, réversibles ou non, de manière totalement autonome.

Les applications sont multiples : permettre de repérer d’un coup d’œil une pièce d’un avion qui a trop chauffé ou reçu un impact, imaginer des murs dont la peinture change de couleur en fonction du moment de la journée…

Autant dire qu’OliKrom est l’antithèse de la start-up mono-produit facilement copiable, active sur un seul marché. Deux ans et demi après sa création, elle a déjà signé avec 70 grands groupes partenaires de filières différentes et est rentable depuis ses débuts.

 

Débuter sur des fondations solides

OliKrom  conçoit et produit pour ses clients industriels, tels que Safran ou Airbus, des solutions complètes (peintures, encres, revêtements…) développées sur-mesure, en fonction de leurs besoins. La société vient d’annoncer un partenariat avec Eiffage afin d’améliorer, grâce à l’utilisation de pigments photo-luminescents captant la lumière du jour et celles des phares des voitures, la visibilité des marquages au sol, en particulier la nuit et en conditions météos dégradées.
Réalisant aujourd’hui 50 % de son chiffre d’affaires, non dévoilé, à l’international, OliKrom a pris le temps de mûrir son projet en s’appuyant sur une cellule de transfert de technologie et des partenaires industriels dont les besoins sont tels qu’ils sont prêts à cofinancer des projets de développement sur 2 à 4 ans.
Ce business modèle précis et de premiers clients solides ont permis une bonne valorisation dès le début. OliKrom cherche maintenant à créer un site industriel de 2 000 m2 près de Bordeaux pour commencer à produire en masse ses pigments. Un projet à 5 millions d’euros qui sous-tend toute une logique de création d’emplois industriels et R&D non délocalisables, comme souvent avec les start-up de la deep tech.

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